Culture Médiévale
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Scandinavie

 

Le costume médiéval

Une mine de renseignements et d'illustrations pour ne pas écrire n'importe quoi...

 

 

VETEMENT PRINCIPAL

aube - aumusse- bache - bliaut - braies- chasuble -chemise-collet-corset-cotte-cucule-dalmatique-deuil-froc-ganache-haut de chausses-houppelande-laçage-pourpoint

VETEMENT D'EXTERIEUR

cagoule -cape -chaperon-esclavine-escoffle-fond de cuve-ganache-garde-corps-gonelle-hoqueton-houppelande-journade-laçage-manteau-mantel-peliçon-

CHAUSSURE

chausses-chaussure-heuse-

ACCESSOIRES

aumonière- bijoux- bulle- ceinture -escarcelle-fourrure-gant-gibecière-joyaux-passemanterie-lacet-orfrois-

-lien vers le materiel d'armement


VETEMENT PRINCIPAL

aube - aumusse- bache - bliaut - braies- chasuble -chemise-collet-corset-cotte-cucule-dalmatique-deuil-froc-ganache-haut de chausses-houppelande-laçage-pourpoint

AUBE

Tunique blanche à manches portée par les laïques et les clercs au début du Moyen-Age, mais qui devient un vêtement sacerdotal à partir du XIIIè siècle. L'aube ne comporte pas toujours de capuche. L'une des plus connues parmi celles qui sont parvenues jusqu'à nous est celle de Saint-Thomas Becket qui est conservée au Trésor de la cathédrale de Sens: de lin blanc, sans capuchon, avec un parement d'étoffe riche sur le devant en bas. Les côtés sont plissés et réunis par des goussets en mailles de fil. L'extrémité des manches est ajustée aux poignets, avec une entaille pour pouvoir passer la main.

Aux XIIè et XIIIè siècles les évêques et les prêtres la portaient sous la chasuble par dessus l'étole, et elle ne descendait pas au-dessous du genou (plus tard elle sera plus longue).

Aux XIIIè et XIVè siècles elle est fendue sur les deux côtés, fentes ornées de franges assez souvent. Les pages et évêques pouvaient en avoir qui soient ornées de très riches broderies au bas de la tunique.

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AUMUSSE

Ou "aumuce" ou "almuche"

Mantelet descendant jusqu'au bas des reins, garni d'un capuchon.

L'aumusse est un vêtement extrêmement ancien, propre aux deux sexes, mais qui, dès le XIè siècle, fut spécialement affecté aux chanoines réguliers.

L'aumusse des religieux était noire, et exceptionnellement grise, parfois garnie de fourrure grise.

On le confond parfois avec un autre vêtement portant le nom AMICT et dont la forme pouvait rappeler l'aumusse bien qu'il soit totalement différent: l'amict (XIIè s) était un linge blanc descendant jusqu'au sol et qui se croisait sousl'aube et la chasuble, tandis que l'aumusse était une cape avec capuchon recouvrant tous les autres vêtements, destinée à préserver du froid pendant les offices de nuit. On le confond avec le cucule.

Certaines églises voulaient que les chanoines se dépouillent de leur aumusse en entrant dans le choeur pour saluer l'autel. La tradition voulait aussi que ce vêtement soit porté - capuche comprise - dans les cathédrales à l'occasion de la Saint-Michel, de Pâques, et , à la belle saison, plié sur l'épaule.

Jusqu'au XVè siècle le capuchon formait deux cornes - ou coussins - rembourrées.

Au milieu du XIVè siècle, de nombreux chanoines se firent remarquer par leur élégance et la finesse des étoffes de leurs habits. Ils portaient l'aumusse drapée de façon extravagante, laissant pendre le capuchon dans le dos, ou le repliant sur la tête pour laisser tomber le manteau d'un côté. Au XIXè l'aumusse n'était plus portée, mais figurée sur le costume des chanoines par une bande de fourrure portée sur le bras ou sur l'épaule.

L' aumusse fut aussi portée par les Parlements, c'est pour cela que les Cours Suprêmes du XIXè portaient une bande de fourrure sur l'épaule.

L'aumusse des civils ou laïques n'étaient qu'un capuchon avec pélerine courte qu'on portait pour se protéger la tête des intempéries. Celle des femmes était plus longue que celle des hommes et coupée différemment: souvent doublée de fourrure, elle se relevait devant au-dessus du front, laissant voir la doublure, quand on ne voulait pas s'envelopper entièrement la tête. celle des hommes, au XIIIè siècle, était si profonde qu'on pouvait y cacher un objet dans la pointe du capuchon. Elle aussi était garnie de fourrure.

 

 

BACHE

Nom féminin

Ou "bacle"

Caleçon de femme (appliqué aux hommes à partir du XIVè s) datant de l'antiquité où, sur scène, elles en portaient, usage qui se perpétua au moyen-âge.

 

BLIAUT

ou blialt, blial

robe de dessus, longue, tenant à un justaucorps ou corset. Le terme de bliaut s'applique aux robes de dessus des deux sexes du XIè au XIIIè siècle. Il est originaire d'Asie, et normalement réservé aux classes privilégiées. On pense qu'il fut adopté après les premières croisades.

A l'époque carolingienne,les hommes ne portaient que des robes (ou plutôt des tuniques) descendant au genou; les robes longues étant réservées aux cérémonies des grands personnages. A partir du XIIè s., les hommes nobles portaient des robles plus longues descendant aux chevilles, et par dessus une seconde robe, plus courte: le bliaut., par dessus lequel venait s'ajouter le manteau (qui lui était le même pour les hommes et les femmes nobles).

Le bliaut des femmes était lacé, et souvent taillé dans la même étoffe que le manteau.

Habituellement taillé dans une étoffe souple (la robe de dessous, plus longue, était en lin et serrée aux poignets), faite d'une sorte de corselet justaucorps à manche longue. A ce corselet était cousues soit une jupe plus courte que la robe et fendue sur les côtés, soit deux pentes en manière de tablier, l'un devant l'autre derrière comme on le voit sur la figure ci-dessus. Le corselet était lacé ou boutonné derrière (ou sur les côtés) de façon à serrer l'abdomen et l'estomac.

A la fin du XIIè, le bliaut des hommes était lacé sour les bras des deux côtés. Le col était galonné ou alors on portait un gros collier d'orfèvrerie monté sur étoffe. Une large ceinture masquait la jonction du corselet avec la jupe et se portait sur les hanches.

Les étoffes n'étaient pas toujours unies, mais brochées d'or ou tissées de soie de couleurs différentes, mais toujours fines et légères.

Les manches des femmes étaient très longues et amples, fendues aux entournures pour laisser apparaître les manches -ajustées- du vêtement de dessous. Au milieu du XIIIè s on voit apparaître un bliaut sans manche mais des édits royaux le firent interdire et remplacer par un bliaut flottant plus conforme aux bonnes moeurs.

A partir de cet époque, le terme de bliaut tend à être remplacé par garde-corps, hérigaut ou hergaut, ou surcot. (roquet pour les hommes).

On connaît aussi des bliauts à capuches

 

BRAIES

D'où le mot bragarts donné au XVè s. aux porteurs de certains hauts-de-chausses d'où découle notre mot "débraillé".

les braies sont le caleçon plus ou moins long, plus ou moins serré qui vient de la période romaine de l'empire, la partie des Gaule comprise entre le Rhône, la Garonne et les Pyrénées, désignés sous le nom de Gallia Braccata parce que ses habitants portaient des braies:

pantalons larges, serrés aux jambes au moyen de lanières

Aux Xè et XIè siècles on les portait de préférence larges et courtes avec des chausses, ou longues sans chausses. ces sortes de braies courtes sont visibles sur la Tapisserie de Bayeux.

On pense que les braies courtes étaient réservées aux cavaliers, tandis que la tunique longue l'était à la vie quotidienne.

Les braies étaient souvent fendues latéralement et agrafées ou boutonnées le long de la cuisse à l'extérieur.

au début du XIIè les braies gauloises -larges- sont remplacées par des caleçons longs et près du corps portés sous une tunique plus ou moins longue (les courtes étaient celles des gens du peuple), serrée à la taille.

A la fin du XVè les braies font place aux hauts-de-chausses souvent garnis de boutons le long des cuisses, pouvant s'ouvrir latéralement.

Les braies comme les caleçons étaient de drap souple, de tricot, de laine ou de soie. La ceinture d'étoffe avec laquelle on les retenait s'appelait le braiel, mais il n'en est plus fait mention après 1180, sauf pour les paysans. Pour les autres, les braies étaient retenues par un lien coulissant

Au XIVè siècle apparaît une sorte de braie à braguette, attachée par deux boutons ou deux aiguillettes à la hautes des aines, lesquelles étaient souvent rembourrées pour former une saillie qui ne cessa d'être plus prononcée au point d'en être ridicule au XVIè s.

Note: les chausses - qui deviendront les bas au XVIIè - se substitueront aux braies, mais durant un certain temps elles furent combinées, les chausses se portant sous les braies, maintenues par des jarretières.

Lorsqu'on inventa un système de pied aux braies, celles-ci devinrent les haut-de-chausses et les chausses les bas-de-chausses.

 

CHASUBLE

Vêtement sacerdotal (casula)

C'est l'habit fermé que les grecs utilisaient aussi et qui, aux origines de l'Eglise, peut être confondu avec une cape. La chasuble est originairement un vêtement complètement circulaire, percé d'un trou au centre pour passer la tête. Elle ne descendait pas au dessous de la cheville.

Pour se servir de leurs bras, les porteurs de chasuble relevaient les deux côtés du vêtement au dessus de spoignets, ce qui formait de nombreux plis épais qui gênaient les mouvements. A partir du XIè s. on échancra donc les deux côtés et au lieu d'être ronde la chasuble devint ovale.

D'un seul tenant, circulaire, elle représente l'unite de la foi.

Au XV è on l'échancra encore un peu et on la surchargera de passemanterie et d'orfroi. L'étoffe devint moins souple, formant des plis cassés épousant moins bien les formes du corps. Cette mode fut encore exagérée aux siècles suivants.

 

 

CHEMISE

Ou kemise ou chainse

Tunique de dessous, à manches, fermée, faite de toile de lin ou de chanvre, voire de soie.

Les chemises de toiles étaient désignées "chemises de cainsil"

Celles des hommes étaient courtes, celles des femmes très longues et descendant jusqu'aux pieds, au XIIè s. On les portait sous les vêtements de jour, et elles servaients de vêtement de nuit.

Pendant les cérémonies précédant l'armement du chevalier, celui-ci mettait, au sortir du lit où il était couché nu, une chemise de lin blanche.

Elles étaient (jusqu'au XIIIè) à petits plis et bordées pour les deux sexes de ganses et fils d'or au col et aux manches qui restaient visibles sous les bliauts.

Au XIVè s. on les désigne sous le terme de "robes-linges", taillée dans les draps pour la nuit (XVè)

Lorsqu'elles étaient doubles (pas de fourrure mais de drap) on les appelait des doubles ou doublez.

 

CORSET

1) vêtement de dessous que les dames laçaient sous la robe pour maintenir la taille et la gorge

2) vêtement très ample porté par les hommes et par les femmes, très serré à la taille.

On confond souvent le corset avec le surcot ou le peliçon, car il se met lui aussi par dessus le pourpoint ou la cotte. Mais le surcot est plus ample que n'est le corset pour l'un et l'autre sexe. Par ailleurs le corset est garni de manches très larges et longues et très ajusté à la taille. Au XIIIè siècle les femmes remplacent le bliaut par le corset, qui les met plus en valeur. Il y en de trois sortes: le corset de chambre, le corset de voyage et le corset à parer. Ils étaient faits de laine, de drap de soie ou de velours doublé de fourrure

Etant donné que le mot "robe" servait à tout vêtement long, on utilisait plus couramment celui de jupe ou jupon pour les corsets des femmes.

 

COTTE

ou cote, cotelle, cotelette, cotielle, keutisèle, hérigaut, cotte-hardie

Dès le XIIè, tunique à manches, commune aux deux sexes.

De l'époque carolingienne au XVIè elle subit de nombreuses modifications (et usages): elle est courte ou longue, à manches larges ou étroites, fendue sur les côtés ou par devant, avec ou sans ceinture. Pour les femmes: avec corsage serré ou lâche, traînante ou tombant à la hauteur des chevilles, ample ou étroite, ajustée à la taille et aux hanches, ou à plis avec ceinture.

Pour les hommes, c'est le vêtement qui se directement sur la chemise , commune à toutes les classes sociales, et aussi appelée "chemise de dessus".

Vers la fin du XIIIè siècle, la cotte des hommes prends diverses formes: les unes, qui appartiennent aux habits de cérémonie, sont longues, descendent aux chevilles, tombent droit sans ceinture et sont portées avec le surcot ou le manteau. D'autres, plus courtes, de même sans ceinture, composent une partie importante du vêtement de ville des gentilshommes. On les porte avec le chaperon dont le camail, orné de longues barbelures, tombe jusqu'à la saignée. S'il fait froid le chaperon est remplacé par un corset, un surcot ou un peliçon de couleur sombre.

la cotte hardie (XIIIè) est courte, sans plis, ajustée à la taille, sur la poitrine et les hanches, et est fermée par devant par des boutons. Les manches sont fermées du coude au poignet de façon très ajustée par de petits boutons. On porte sur cette cotte-hardie le même chaperon barbelé et une ceinture basse d'orfèvrerie à laquelle est suspendue une longue dague. ce vêtement est propre à monter à cheval, à la ville et en campagne au XIVè s. Ces cottes sont habituellement de couleur unie et claire. Les étoffes brochées ou tissées de diverses nuances n'aparaissent qu'à partir de 1360.

les femmes portaient elles aussi la cotte, généralement faites d'une étoffe assez raide formant des plis larges le long de la jupe, et ajustée à la poitrine. Peu à peu, la mode lui fit porter une robe de dessus, un corset travaillé et très décoré, décolleté et bordé de fourrure. les bourgeoises et les paysannes portaient la même cotte avec robe de dessus, mais celle-ci était simple voire bordée par le bas, agrémentée d'une escarcelle.

les cottes non doublées étaient appelées "cottes sengles"

Les paysans portaient aussi la cotte (alors que chez les gentilhommes, à partir de 1430 elle devient la cottelle, sorte de pourpoint), c'était même le seul vêtement du vilain en dehors de la chemise et des chausses. Par dessus la cotte, ils portaient un capuchon à camail qui avait parfois une pente qui couvrait le dos. Les cottes étaient faites de laine ou d egros drap.

Les gens d'armes portaient la cotte hardie par dessus l'armure (voir la partie "armes")

 

CUCULE

Vêtement de dessus de la plupart des ordres religieux: dalmatique sans manches (le colobe, plus tard nommé la cagoule)

le terme de "cucule" ne s'applique que lorsqu'il est porté par des moines; pour les laïque on parle de cape ou de goule.

 

DALMATIQUE

Originairement sans manche, consistant en un large T d'étoffe fendue par le milieu pour passer la tête et tombant jusqu'aux pieds devant et derrière (fendu sur les côtés, le dalmatique est avant tout une vêtement liturgique (pourpre avec broderie au bas pour les diacres), la largeur des manches signale le niveau hiérarchique.

On le porte sur la cotte. La dalmatique était rare dans la noblesse au XIVè s et c'est exemple est notable. Cette époque est celle qui a vu le plus de diversité et de goût pour le luxe vestimentaire. Après les vêtement ajustés en vogue sous Charles V, la mode fut pour les habits d'une ampleur exagérée au point qu'on avait du mal à se mouvoir sous ces amas d'étoffe précieuse. La forme simplissime de la dalmatique allait à l'encontre du goût de l'époque.

les rois de France portaient parfois la dalmatique, surtout lors du cérémonial du sacre. Ci-dessus: Philippe le Bel.

Le surcot est la dernière tradition de la dalmatique appliquée à la mode laïque.