Dragons bibliques
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Mise à jour du 23/06/03

 

 

Dans les écritures hébraïques, le dragon est assimilé à la mort ou au Mal. Le christianisme hérita de cette symbolique, comme en témoigne la figure du dragon dans l'Apocalypse et dans toute la tradition chrétienne. L'art qui s'en inspire fait du dragon l'image du péché et du paganisme, dont triomphent avec éclat les saints et les martyrs. La légende de saint Georges et du dragon en constitue un exemple éloquent. 

Néanmoins, l'une des créatures les plus spectaculaires de Dieu, Léviathan, comporte des similitudes avec l'image du dragon qui nous intéresse, et ses liens avec l'eschatologisme (voir plus loin) sont très intéressants :

Léviathan, dans la Bible, désigne un énorme monstre écailleux. Les exégètes bibliques l'appliquent souvent au crocodile, excepté dans les Psaumes, CIV, 26 et le livre de Job, XLI, 1-8, où il est décrit comme un « requin » ou un « dauphin » vivant dans la mer. Dans le livre d'Isaïe, XXVII, 1, il est décrit comme « le serpent lové ». Le terme est également mentionné dans le second livre d'Esdras, VI, 49-52. Il est, avec Béhémoth, l'un des deux monstres présentés dans la Bible. Il semble aussi que Léviathan ait été l'une des premières créatures de Dieu, si monstrueuse et puissante qu'Il décida d'abord de l'empêcher de se multiplier en lui supprimant sa compagne, puis en le plongeant dans le sommeil pour épargner le reste de la Création que Léviathan menaçait d'engloutir. Pour adoucir les souffrances qu'il infligeait ainsi à sa créature, Dieu lui aurait promis de lui livrer les condamnés du Jugement Dernier...

L'Idole de Bêl adjonction au livre de Daniel de l'Ancien Testament, dans les versions de la Bible, généralement catholiques et orthodoxes, qui suivent la version grecque des Septante. Il fait également partie des Apocryphes dans la version du roi Jacques. En revanche, il ne figure pas dans la Bible hébraïque. Bel et le Dragon raconte deux épisodes de la vie du prophète Daniel. Le premier relate comment Daniel prouva que l'idole Bêl, dieu protecteur de Babylone, n'avait aucune valeur, en révélant que la nourriture prétendument mangée par le dieu était en réalité emportée par les prêtres de Bêl. Le second épisode raconte la délivrance miraculeuse de Daniel, jeté dans la fosse aux lions pour avoir tué le dragon vénéré par les Babyloniens. Ces deux récits sont destinés à ridiculiser l'idolâtrie et à montrer que ceux qui adorent le vrai Dieu recevront de la nourriture et seront nourris pendant les périodes de difficulté.

 

Quant à BEL, c'était le dieu suprême des Babyloniens (Isaïe, XLVI). Bêl est la forme chaldéenne de Baal. Comme l’équivalent hébreu Baal, le nom Bêl était utilisé dans le sens de « seigneur » ou « propriétaire ». Bêl régnait sur les airs et avait pour épouse Belit. L’historien grec Hérodote assimila Bêl avec le dieu grec Zeus et l’orientaliste britannique George Rawlinson le croyait différent du Syrien Baal. En tant que Bêl-Merodach, le dieu était lié à la planète Jupiter, associée en mythologie astrale à la force productrice de la nature.


Les récits eschatologiques sont un élément central des religions : ils développent une mythologie autour de la mort, donnant à connaître l'inconnu. Posant une communauté d'existence entre les individus jusque dans la mort, ils proposent une communauté déterminée pour en affronter les affres et en interpréter les signes, et prescrivent une conduite morale qui en découle. Présents dans les cultures orales traditionnelles, dans les anciennes religions de la Perse (zoroastrisme et mazdéisme), les récits eschatologiques apparaissent aussi bien dans la religion grecque ancienne ou en Inde que dans les trois grands monothéismes, le judaïsme, le christianisme et l'islam.

Dans les religions anciennes de la Nature on trouve fréquemment le mythe de l'« éternel retour », ou la restauration d'un âge d'or oublié.

Dans le judaïsme ancien, l'eschatologie est marquée par l'attente du Messie. Son retour marquera le jugement ainsi que le salut d'Israël et de Juda. Un châtiment sera imposé par Dieu à ceux qui n'ont pas suivi sa voie. Mais s'il est juge (Psaumes, XCVI, 13) et entre en procès avec son peuple (Michée, VI, 1-3 ; Isaïe, XLIII, 1-6), roi (Isaïe, LI, 11), seigneur de l'orage (Nahum, I, 1-6), il est aussi berger (Michée, IV, 6) et rédempteur (Isaïe, LI, 11). Le « jour de Yahvé » (Sophonie, I, 14-16) transformera le monde et verra advenir le paradis, même si les prophètes ne le voient pas toujours ainsi, appelant la colère de Dieu sur le peuple parjure et infidèle : « Le jour de Yahvé sera ténèbres et non pas lumière » (Amos, V, 18-49). Quelques justes seront épargnés par la colère de Dieu, qui donneront naissance au nouvel Israël (Amos, III, 12 ; Isaïe, XXVIII, 5). Dans certains textes, les derniers jours voient également le retour de Moïse, de David ou d'Élie.

Pour l'islam, au jour du jugement (al-yawn al-akhir), annoncé par le retour d'un prophète, Jésus ou Mahdi, le soleil s'obscurcira, la terre tremblera ... Les morts sortiront de leurs tombeaux et seront rassemblés sur une place. Commencera alors le jugement : tous les actes humains seront pesés sur une balance, et les anges distingueront les pécheurs des hommes vertueux. Sur le pont étroit qui conduit au paradis, certains tomberont et seront précipités en enfer.

Dans le christianisme, l'attente eschatologique prend la forme de la vigilance : il faut veiller et prier, car le jour du jugement est proche. Le royaume de Dieu est pour le moment caché (Évangile selon saint Matthieu, XIII), mais Jésus, qui l'a proclamé, est retourné vers son Père, et « il reviendra dans la gloire, juger les vivants et les morts » (Credo), ce sera alors la parousie, manifestation plénière de Dieu en tous : « Notre cité à nous est dans les cieux, d'où nous attendons comme sauveur le seigneur Jésus-Christ. » (Épître aux Philippiens, III, 20).

Un discours eschatologique chrétien s'est progressivement constitué à partir de passages des Évangiles évoquant la vie morale à l'aide de citations de l'Ancien Testament : ainsi le Jugement dernier verra la condamnation éternelle du pécheur, et le salut de celui qui a cru en Jésus. Les morts ressusciteront. L'enfer, le paradis et le purgatoire sont devenus des thèmes quasi mythiques de l'eschatologie chrétienne.

On retrouve souvent dans les récits eschatologiques la structure suivante : signes annonciateurs — qu'entendent ceux qui suivent la religion —, catastrophes naturelles, venue d'un prophète ou du dieu, jugement, examen des actions de chacun, salut ou perte éternelle, restauration du monde ou création d'un monde nouveau.

Réinterprétés, à partir de l'époque moderne, de façon allégorique ou symbolique, les récits eschatologiques sont maintenant le plus souvent perçus — à la suite du théologien réformé allemand Jürgen Moltmann (né en 1924) —, dans les mouvements protestants, juifs et catholiques libéraux comme signe d'espérance, orientation de l'histoire, du monde et de l'homme vers Dieu, ou comme signifiant une présence déjà réalisée de Dieu ...

Néanmoins les récits eschatologiques ont été traditionnellement interprétés de façon réaliste, soutenus le plus souvent par une iconographie suggestive et stimulante, qui a eu une certaine postérité dans l'histoire de l'art. Les mentalités populaires ont également pris le relais et ont souvent fait du thème eschatologique le ferment de leur foi (prière pour les âmes du purgatoire, crainte de mourir en état de péché mortel, pèlerinage expiatoire, etc.).

La croyance eschatologique a une place centrale dans la dogmatique théologique : le jour du jugement est le premier dogme, avec l'unicité de Dieu, proclamé dans le Coran, la résurrection des morts, la vie éternelle et le jugement termine le credo de Nicée-Constantinople dans le christianisme, et l'eschatologie achève les traités classiques de dogmatique catholique (traités De novissimis), qui distinguent l'eschatologie individuelle de l'eschatologie générale, qui concerne le sort du monde et de l'humanité tout entière.

Mythologie constitutive des textes fondateurs, les récits eschatologiques s'identifient aux religions elles-mêmes, dont ils ont parfois constitué, pour ainsi dire, le « programme ». Ainsi l'attente du retour du Messie dans le judaïsme induit-elle tout un ensemble de comportements éthiques et religieux. La crainte du jour du jugement, dans l'islam, commande de mener une vie sainte et juste. Le Jugement dernier des chrétiens implique, dans la tradition catholique comme dans les confessions protestantes et réformées, une attitude morale et religieuse précise : conversion, confession du nom de Jésus-Christ, confession des péchés (principalement dans la tradition catholique).

Attente et anticipation de la fin par des discours, l'eschatologie nourrit les peurs humaines d'espérance et d'effroi. Particulièrement active dans les périodes de crise, elle déploie un imaginaire sans limites pour penser ce qui limite la vie humaine.

 

L'Apocalypse est le dernier livre du Nouveau Testament qui annonce la fin des temps et le jugement dernier. Riche en allégories et en symboles, le livre de l'Apocalypse se prête à de nombreuses interprétations. Le mot apocalypse vient du verbe grec apocaluptein qui signifie « retirer le voile ». Une apocalypse est une « révélation ».

L'Apocalypse est avec le livre de Daniel le seul livre de la Bible du genre dit apocalyptique, à présenter une « révélation » (théologique autant qu'événementielle) sous forme de visions. Toutefois, ce genre littéraire était très courant dans le judaïsme à partir du IIe siècle av. J.-C.

Le livre de l'Apocalypse comprend dans sa première partie une série de « lettres aux Églises » (I, 9-III, 22) qui exhortent les chrétiens à rester fidèles dans la persécution. La partie principale (IV, 1-XXII, 5), proprement apocalyptique, est un ensemble de visions qui transmet le message sous forme d'une description et d'une interprétation de ce qui est vu. Ces visions sont pleines de symboles qui cherchent à décrire ce qui normalement n'est pas connu de l'homme : l'action de Dieu dans l'Histoire. Leur but est de dévoiler le sens de l'Histoire, en adressant un avertissement qui est un appel à la conversion et à la fidélité.

L'Histoire se déroule suivant l'auteur entre deux événements : la résurrection du Christ et sa victoire définitive contre le mal. Cet entre-deux est pour lui le temps de l'Église qui combat avec le Christ contre le mal. L'Apocalypse annonce une rupture entre le monde présent, marqué par le péché et le mal, et le monde à venir, qui verra l'instauration du règne de Dieu. Elle est donc pessimiste sur le présent, qui est soumis à Satan, et qui devra disparaître, mais optimiste pour l'avenir, qui verra le triomphe final de Dieu. À partir de la résurrection du Christ, cette victoire a déjà commencé et ne fait plus aucun doute pour l'auteur de l'Apocalypse. L'ouvrage apporte donc un encouragement aux chrétiens en proie à la persécution. Elle est pour eux le signe du dur combat entre le Christ et Satan. L'histoire présente est ainsi reliée à son accomplissement et son sens est révélé.