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Mise à jour du 01/03/03

 

Quelle civilisation peut davantage m'influencer que celle qui servit de berceau à la mienne ? Culture, langue et philosophie, pour l'essentiel je suis modelée par Rome. Le reste vint plus tard, par curiosité.

Récemment, la fascination exercée sur moi par la toute première image du film de Ridley Scott, Gladiator - cette main puissante caressant les blés des Champs Elysées - m'a ramenée à ma lointaine passion pour l'antiquité. Mes études m'avaient médiévilisée (!), mais Maximus m'a violemment tirée en arrière. La beauté profonde et douloureuse de ce film, où tout était résumé dans le drame du général Maximus - merveilleusement interprêté par Russel Crowe - de la philosophie stoïcienne (Marc Aurèle) à la conception antique de la mort et du devoir, de l'écartèlement (d'une violence si difficile à comprendre aujourd'hui que beaucoup ramènent le film à son premier degré de lecture : le péplum et les arènes) d'un homme partagé entre l'appel de la terre, le culte de la famille et des ancêtres... et l'amour de Rome.

L'idée de Rome, cette "vision" que ne parvient pas à saisir l'empereur Commode...

MARC-AURELE: (121-180 ap. JC)

Né sous le nom M. Annius Catilius Severus (il est le fils de M. Annius Verus) d'où le nom de Sévère qu'on lui donnait souvent, il se fait appeler ensuite Marcus Aurelius Antoninus.

Il est adopté par le futur Antonin le Pieux en 138 et lui succède comme empereur en 161. Favorable au Sénat, il s'efforce de rendre à celui-ci une partie de ses privilèges. Toutefois, pour la gloire (et la paix) de Rome, son règne s'assombrit de nombreuses guerres (contre les Parthes en 165, les Quades et les Marcomans (174) et les Germains (176). 

Il meurt pendant la campagne de Sirmium le 17 mai 180, laissant derrière lui un ouvrage en grec, ses PENSEES, ainsi que sa correspondance avec son maître et ami le rheteur Fronton.

Marc-Aurèle était un philosophe stoïcien, qui rêvait de justice et de grandeur, mais qui laissa l'Europe en sang.

à ma connaissance, le général Maximus est une pure invention. ce n'est pas le cas de Commode...

COMMODE (161-192)

Marc Aurelius Commodus Antoninus est donc né en 161 ap. JC à Lanuvium. Dès cinq ans, il est destiné à prendre la suite de son père et s'y prépare. En 1976, Marc-Aurèle l'associe au pouvoir, et à la mort de ce dernier, le Sénat proclame Commode empereur de Rome.

On voit bien, à ces dates, que les scénaristes du film se sont bien amusés en réécrivant l'histoire : douze ans séparent la mort de Marc-Aurèle de celle de son fils! 

Toutefois, il est vrai que le règne de l'empereur Commode fut une longue période de terreur et de complots, et qu'il fut assassiné dans une école de gladiateurs.

LES CHAMPS ELYSEES

Dans la mythologie grecque, paradis pré-hellène, c'était un lieu de paix parfaite et de bonheur. Dans les œuvres d'Homère, les champs Élysées étaient un pays sur le bord lointain et le plus à l'ouest du monde, où étaient transportés les grands héros, corps et âme, et où ils devenaient immortels. Ils pouvaient poursuivre leurs activités favorites, soucis et maladies leur étaient inconnus. Mais bientôt, les champs Élysées furent considérés comme la demeure des bienheureux, où les âmes des morts, héros, poètes, prêtres et autres connaissaient un bonheur parfait, entourés d'herbe, d'arbres, de doux alizés et enveloppés d'une lumière rose perpétuelle. (à mettre en lien direct avec La Plaine du Dragon)

Dans la mythologie romaine, les champs Élysées étaient une partie du monde souterrain et un lieu de récompense pour les morts vertueux. Pour certains, c'était seulement un paradis temporaire. Au bord des douces prairies vertes coulait le Léthé, rivière de l'oubli, où devaient venir boire toutes les âmes.

A cette conception freco-romain il faut ajouter celle des Champs de ialou égyptiens (aussi appelés "champs de roseaux", "d'aliments" ou "champs des offrandes"). C'est là que se rendent les défunts à l'issue de la psychostasie (si elle a été favorable, bien sûr) pour goûter aux joies divines de l'éternité. Là les morts contemplent l'Oeuf Cosmique qui conserve "la vibration originale qui fut à l'origine de celle de la lumière et de celle de la parole" (Chas, 49, cité dans le dictionnaire des symboles, éd. Bouquins, p205)). C'est l'antithèse des enfers; Les champs sont le symbole du Paradis auquel seuls les justes accèdent après la mort.

A mettre également en parallèle  avec le Walhalla (ou Walhäl) scandinave: Halle des Occis ou Portique des Morts, ou encore Paradis des Héros chez les germaniques. Là, le séjour des morts et la terre des vivants se ressemblent, l'un reflétant l'autre comme un jeu de miroirs qui  ne reproduiraient que des scènes de violences joyeuses. La seule différence est que l'une est visible et l'autre invisible. La Walkyrie - fille du dieu Odin - passe de l'un à l'autre par le pont Bifrost pour guider le héros mort en luttant dans le paradis de son rêve. 

Néanmoins, chez les nordiques, ce mondes d'après-mort reflète les aspirations guerrières de ces peuples avant tout guerriers qui ne rêvent que de mourir violemment, en brave. C'est tout-à-fait différent des Champs Ellysées dont rêve Maximus. Car s'il veut mourir dignement (la mort est le reflet de la vie d'un homme) il cherche à obtenir le droit au repos éternel auprès des siens. La mort n'est pas une médaille, mais une récompense. 

Ainsi, donc, la main de Maximus ouvre le générique du film de Ridley Scott. La musique est une merveille : douce, presque éthérée, aérienne. Pourtant, ce n'est qu'un rêve. Ces blés prospères qu'il caresse en les traversant, marchant paisiblement vers une lumière dorée et caressante, ce ne sont que l'aspiration profonde d'un homme de paix et d'honneur. 

Un homme en paix avec sa conscience ? peut-être pas. Il n'aspire qu'à vivre en fermier  (ne dit-il pas quelque chose comme "le poussière s'efface plus facilement que le sang" lorsque l'un des autres soldats de Marc-Aurèle se moque de lui car il préfère ses terres à la guerre, bien qu'il soit le meilleur général de l'empire ? cette scène, qui suit précisément le long passage de la guerre contre les germains est une autre clef du film : elle s'ouvre par Maximus traversant le camp. Il a un mot ou un sourire pour chacun de ses hommes, il se préoccupe d'eux et de ses chevaux avant lui-même, allant jusqu'à ranger machinalement du bout du pied ce qui traîne. C'est un soldat... Il entre dans la tente des généraux où l'attendent les autres généraux, les membres de la suite de l'empereur, et Commode. Premier geste pour lui-même : il se lave les mains. Ensuite vient cet échange poli, et cette phrase : la poussière s'efface plus facilement que le sang...

Pourtant, s'il n'aspire qu'à cesser les tueries (on revoit les scènes d'une rare violence qui suivent directement le générique, contraste saisissant, presque abrutissant, avec cette mains dans les blés, l'appel "angélique" des voix (musique), la lumière dorée d'un soir d'été... et le coeur de la mêlée, avec au paroxysme cette scène d'un quart de seconde où Maximus a quasiment les yeux qui lui sortent de la tête, transfiguré, avec des images qui passent soudain au ralenti, tant cette violence est irréelle. Tant elle est loin de lui - ou lui d'elle !- c'est une boucherie qui se doit d'être "mécanique" pour être supportable. 

Quand la bataille s'achève et que le silence retombe, on a une sensation de vide intense, de froid (nous sommes en Germanie mais cela n'explique pas ce sentiment). La lumière et l'humidité remplissent tout : Maximus est épuisé. Il est loin de chez lui (de cette lumière "solaire", chaleureuse et douce) il redevient peu à peu lui-même. Il récupère son épée, plantée dans un arbre, entouré de cadavres. Cette violence, ce savoir-faire qui en fait le meilleur général de Rome, il ne l'accepte et l'assume que par devoir. Sa devise est "Force et Honneur", du moins est-ce celle qu'il lance à ses hommes avant de les envoyer dans la mêlée, non sans les galvaniser en leur affirmant qu'ils ne doivent pas craindre la mort, car ce sont les Champs Ellysées qui les attendent...

    "ce qu'on fait dans sa vie résonne dans l'éternité !" dit-il au début du combat, après avoir lancé à son bras droit : "à mon signal, déchaîne les enfers". On voit bien ce qu'il pense de sa gloire de soldat ! (ce passage est à mettre en parallèle avec ce que lui explique le personnage joué par Oliver Reed, ancien gladiateur à présent maître de l'école de gladiateur : on ne peut pas choisir le moment de sa mort, mais on peut marcher vers elle et mourir comme un homme). Une conception nuancée, certes, mais lorsqu'il l'entendra, Maximus ne sera plus le même, quelque chose sera brisé en lui : tout son univers se sera écroulé, la vie et le devoir n'auront plus aucun sens. Il ne restera que la violence pour la violence... Et l'espoir de mourir pour rejoindre les siens... sans y parvenir comme nous le verrons plus loin.

Ainsi donc, Maximus sacrifie-t-il son dégoût du sang pour sauver un idéal qu'il partage avec son vieil empereur.

Je ne vais pas revenir sur ce point évident du film : c'est la trame du drame.

Je rappelle seulement cet échange édifiant qui explique tout :

Marc-Aurèle lui demandant s'il est prêt à agir pour lui: il se lève d'un bond, sans hésiter: qu'attends-tu de moi César ?

Marc-Aurèle lui demandant d'accepter de prendre sa suite et de devenir le Protecteur de Rome, de rendre ses pouvoirs au Sénat (donc au Peuple)... : il reste muet.

Marc-Aurèle lui demandant: n'accèpteras-tu donc pas le grand honneur que je te fais ?

Maximus de murmurer : "Non, de tout mon coeur non !"

Et Marc-Aurèle de supplier : ne vois-tu donc pas que c'est pour cela qu'il faut que ce soit toi...

Parce qu'il n'est pas corrompu et parce qu'il ne veut pas du pouvoir, n'aspirant qu'à la paix loin de Rome, Maximus doit sacrifier tout cela à son devoir de soldat envers l'empereur, envers Rome...

Plus tard, son serviteur Cicéron lui explique qu'il lui arrive de faire ce qu'il a envie, mais que la plupart du temps il fait ce qu'il doit. Belle façon de résumer le dilemme des héros en général !

Ce sens du devoir se lit aussi dans les rapports de Marc-Aurèle et de son fils Commode. Homme de devoir qui a depuis longtemps sacrifié sa vie privée pour la raison d'Etat, le vieil empereur sait que son fils n'est pas digne de prendre sa suite. Ce serait sacrifier son idéal. Naïvement, il l'avoue à son fils qui depuis toujours attend son heure. La déception est terrible : que son père l'ait sacrifié, enfin, à la politique, le privant de sa présence et de son affection, il pouvait l'accepter tant qu'il savait qu'il deviendrait empereur à son tour. Sans doute ce manque d'affection et de reconnaissance a-t-il fait de lui ce qu'il est: un jeune homme immature et instable. Marc-Aurèle en est conscient et le lui dit, mais cela ne suffit pas à le consoler du vide de son existence et de son désespoir : " j'aurai massacré le monde entier si seulement tu m'avais aimé !" lui dit-il en l'étouffant contre sa poitrine, sans doute la seule étreinte qu'ils auront jamais échangée !

En tout cas, en dehors de l'aspect poignant de la scène - révélatrice de la profondeur du personnage qu'est Commode (pour une fois que le méchant  est montré dans toute son humanité !) - c'est aussi une conception du devoir (et du rapport au pouvoir) entre Commode et Maximus, les deux fils de l'empereur. Celui qui est de son sang, et celui qu'il s'est choisi.

Pour Commode, qui n'a connu que les guerres qui ont émaillé le glorieux et long règne de son père, la Gloire de Rome c'est la guerre, le sang, les massacres, les invasions. La violence.

Pour Maximus, ces violences ne sont qu'un moyen, un mal parfois nécessaire pour garder la paix de Rome. 

C'est ce que dit Marc-Aurèle à son fils Commode (scène où il monte à cheval avec difficulté, aidé par Maximus : phrase sybilline, sans doute incompréhensible pour Commode : "Ah ! tant de choses pour la gloire de Rome !"...

Mais Commode, fou et désespéré, assassine Marc-Aurèle. Cela met fin aux discussions philosophiques !

Pour Maximus, il n'y a plus personne pour incarner ce en quoi son sens du devoir et du sacrifice le pousse. Il ne peut reconnaître Commode pour empereur, et le servir comme il sert Rome depuis toujours. Par ailleurs, il aimait Marc-Aurèle comme un père (bien que l'on apprenne plus tard que l'empereur ne lui a pas toujours accordé cette affection et cette confiance : Maximus les a gagnées en sacrifiant des années de sa vie, et de sa conscience.).

"J'ai vu beaucoup du reste du monde, il est brutal, et sombre. Rome est la lumière" : voilà ce que dit Maximus pour expliciter la raison de sa fidèlité. Et à ses yeux, le vieux Marc-Aurèle incarne cette lumière. Pas Commode.

Devenu un désaveu vivant - en plus d'un danger politique puisque les armées sont derrière lui - Maximus est immédiatement condamné à mort, et sa famille avec lui. Son apparente candeur du début, ce soldat fidèle et obéissant, tout ceci se voile, et la machine à tuer - ce qu'on a fait de lui pour le bien de Rome - se met en route. Sa façon de se battre lorsqu'il s'échappe est totalement différente de celle qu'il mettait en oeuvre dans la scène contre les Germains.

Il n'est pas pris dans la fureur de la mêlée. Il n'a pas les yeux exorbités sous le feu de l'action et la violence de la bataille. Non. Il est seul, ses gestes sont précis, il tue froidement.

Ensuite, blessé, il pousse ses chevaux pour tenter de sauver sa famille. Jusqu'à présent il s'est battu pour Rome, mais lorsqu'il doit se battre pour sa famille, il  échoue et arrive trop tard. 

"Je ne vis que pour les retrouver", dit-il aux figurines représentant ses dieux et ses ancêtres lorsqu'il prie, alors que le drame n'a pas encore eu lieu et qu'il n'a rien à craindre pour eux. "Je ne vis que pour les retrouver". Cette phrase est aussi précieuse qu'un amen : il ne parvient pas à les sauver, il traverse un champs brûlé (quel contraste avec la vision de sa traversée des champs élysées !) et trouve leurs cadavres crucifiés et carbonisés. Pendant le trajet hallucinant qu'il parcourait à bride abattue pour les sauver, il se répète cette phrase prémonitoire "Je ne vis que pour les retrouver car tout le reste n'est que poussière". Et une autre, venue de son proche avenir lui répond : "Tu les retrouveras, mais pas encore. Pas encore".

Brisé, il se laisse mourir sur la tombe de sa famille, c'est alors qu'il est "ramassé" par le marchand d'esclave. On le sauve malgré lui, il se laisse faire, il ne lutte plus, il n'a aucune raison de le faire.

Ici, une autre scène importante. Il est à moitié dans le coma. Passant de moments de conscience à des phases d'inconscience, sur le charriot qui l'emmène, on voit toutes sortes d'images passant de la réalité aux "rêves"...

Ainsi, il y a le premier degré: cette fois au lieu de rêver aux champs élisées, il voit un champ de pierres, et une lumière crépusculaire. Il est attiré vers un mur et une porte. Il entend de nouveau les chants et revoit les blés et sa famille (elle n'y était pas dans la première vision des champs). Puis sa main, au lieu de caresser les blés, râcle les pierres. Il entend une voix : ne meurre pas. Suivent ensuite plusieurs images flash alors qu'il oscille entre la conscience et l'inconscience : le cheval, le cavalier, l'homme noir penché au-dessus de lui qui lui parle et le soigne. En faisant attention, en mettant image/image, on voit alors deux images placées là par Ridley Scott et que je n'ai distinguées qu'au 3è visionnage :

1- les petites figurines représentant ses ancêtres et sa famille (celles-là même à qui il disait : je ne vis que pour les retrouver...)

2- extrêmement fugitive : il se voit, enchaîné, tel que nous le voyons à la fin du film lorsque Commode le blesse mortellement avant leur combat.

A ce moment-là, il revient à la vie. Il renie Rome (se laisse appeler l'Espagnol). Il tue, toujours sans plaisir, mais cette fois par automatisme : sa vie n'a plus aucun sens, il n'y a plus de justifications à se trouver (devoir, idéal...). 

Il fait ce qu'on attend de lui en attendant de mourir à son tour. 

Mais la mort ne vient pas. Il vit des scènes de plus en plus violentes, mais il ne meurt pas. 

Les dieux n'en ont pas fini avec lui. 

En fait, voilà comment je comprends la chose : Maximus peut légitimement désirer mourir, pour retrouver les siens. Cette phrase qui le hante jusque dans ses prières : "je ne vis que pour les retrouver" est terrible. Il n'est vivant que pour retrouver des personnes qui sont mortes. Ainsi, il ne pourra pas les retrouver. Il lui faut accepter la vérité : il reste en vie, car ce qui l'écartèle depuis toujours - le devoir et l'amour ses siens - est-toujours en lui. Ce paradoxe, il ne peut pas lui échapper. Pour avoir droit au repos, il doit accomplir sa tâche, sacrifier son désir de mourir maintenant pour retrouver sa famille, pour sauver Rome de la tyrannie de Commode.

Lorsqu'il accepte son sort et commence à cherche un moyen de se retrouver dans le Colisée, face à Commode, il veut venger les siens. Mais il ne mourra enfin que lorsque Rome sera sauvée.

Je sais que dans les faits, cela revient au même : il tue Commode.

Mais il me semble que l'ultime scène, lorsqu'il a tué Commode et qu'il se laisse glisser vers les champs, vers cette porte qui l'en sépare encore, et qu'il est rappelé par la voix de l'un de ses hommes, il croit avoir réussi car il a vengé sa femme, son fils, son empereur. Bref, il a tué le méchant et on pourrait finir le film là-dessus. Or, il y a cette scène surréaliste. On sait qu'il est pour ainsi dire moribond. Soudain, il se secoue, le vie revient dans son regard, il se campe à peu près fermement sur ses jambes, et dit d'une voix claire et forte - lui qui parle si peu ! - sa dernière réplique. Il met les choses en ordre, réalise les dernières volontés de Marc-Aurèle... Bref, il sauve l'idéal pour lequel il a vécu jusqu'au drame et qui lui a permis de tout endurer. 

Dès qu'il a terminé son discours, il s'écroule comme une masse. 

Et la mort est une réelle récompense, et, fait rarissime dans un film, nous partageons son soulagement. Le héros meurt, et cela se termine bien.

La boucle est bouclée. La première image était déjà sa propre mort, telle qu'il la voulait, telle qu'il la désirait pour être délivré d'une existence vouée à Rome et à l'honneur, afin de VIVRE enfin dans le bonheur et la paix, de l'autre côté, pour une éternité.